Sasha : Je crois que j'ai ce besoin de prouver (à moi-même et à tout le monde)
que je vaux quelque-chose, que je suis capable de réussir vraiment et pas juste
quelque chose de valable, de bien... mais de TRES BIEN et c'est ça qui me met
cette fameuse pression dont j'ai déjà parlé ailleurs je crois....
Et j'ai très honte, vraiment très honte de l'avouer, parce que ça pourrait me
définir comme quelqu'un de présomptueux (alors que je n'ai pas le sentiment
d'être comme ça)... De l'ambition, il faut en avoir pourtant, mais j'en ai peut-être
un peu beaucoup... peut-être un peu d'orgueil mal placé ? Je ne sais trop...
Mais MERCI les filles, vous me remettez un peu de plomb dans la cervelle
Alizarine : Mais c'est normal de vouloir faire quelque chose de très, très bien...
Seulement, comme en toute chose, il y a un apprentissage à faire, et il faut
l'aborder avec humilité, en sachant qu'on a beaucoup de chances, si ce n'est pas
tout à fait raté. (rappelle toi ma déception quand j'ai fait les roses jaunes de Roses... pas vraiment ratées, mais ce n'était pas CA que je voulais faire).
D'essai en erreur, on fait moins d'erreurs, on est plus sûr de soi.
Je suis d'accord avec Annie, pour dire que le meilleur moyen d'avancer est de ne
pas baisser les bras. Par contre, où je ne suis pas d'accord, c'est quand elle croit
que je rate peu. En 3 ans d'aquarelle, j'en ai raté un nombre considérable, que
j'ai jetées. Maintenant, je les déchire avant de les jeter, parce que j'ai vu des
gens se disputer à la déchetterie pour en récupérer (pourtant, c'était nul de chez nul, parfaitement crade).
Sasha : C'est tout à fait vrai, non je ne baisserai pas les bras... ça c'est sûr. Merci Alizarine
Natha : Sasha, il n'y a aucune honte à raisonner comme tu le fais. Etre exigeant
avec soi-même, c'est bien, même si ça engendre pas mal de frustration.
Je ne crois pas que ce soit de l'orgueil.
Tu sais qu'il y a quelque chose en toi qui demande à s'exprimer dans tes
aquarelles. C'est à force de travail et de persevérance que la technique acquise
te permettra de le faire. Il y a de bonnes périodes et des passages à vide dans
cet apprentissage (comme dans la vie d'un artiste plus expérimenté, je suppose).
Voici un résumé de mon parcours. J'ai suivi des cours hebdomadaires pendant
quatre ans avec une bonne prof. Les trois premières années, je m'exerçais aussi
à la maison. La 4ème, j'ai continué à aller aux cours, parce que c'était sympa et
que je réussissai assez bien les sujets proposés. Mais je ne travaillais plus chez
moi. Alors, je me suis dit que ça ne servait à rien de suivre des cours dans ces
conditions. Je l'ai expliqué à ma prof et j'ai posé les pinceaux pendant une année
complète. Je n'avais plus envie. Mais j'ai recommencé à voir les paysages en
imaginant les couleurs que j'utiliserais... Et je m'y suis remise en participant à un
stage avec une autre artiste : une autre façon de travailler, une autre sensibilité,
plus en accord avec la mienne.
Ca fait maintenant deux ans que je travaille chez moi, régulièrement, avec encore
plus d'envie qu'avant. D'ailleurs, le forum m'apporte beaucoup. C'est normal
d'avoir un passage à vide, et il ne sert à rien de se forcer...
Pour moi, ça été une étape indispensable pour aller de l'avant.
Sasha : Oui, le forum est une vraie bénédiction, une mine d'or !
Merci, Natha, pour avoir raconté ton parcours, je me rends compte de + en +
qu'on est toutes et tous finalement un peu logés à la même enseigne, avec un
cheminement en dents de scie... Je sais bien que ces périodes de flottement, de
vide sont passagers (et même nécessaires) et pourtant, à chaque fois, je panique
et je recommence à me poser... trop de questions, comme dit Annie, avec chaque
fois la peur au ventre...
Aloha : Je vais me répéter, mais "comme c'est agréable de vous lire", et dire
que je n'étais plus venue ici depuis si longtemps, sans doute à cause de ma
démotivation. C'est vrai que quand je vois par exemple notre prof, qui fait des
choses magnifiques (elle a été élève de Palmaerts), on peut se sentir bien nulle
à côté d'elle. Mais elle peint depuis son enfance..., je me dis que j'ai perdu
beaucoup d'années de ma vie, mais comme me dirait un ami, c'est que les choses
ne devaient pas se faire à ce moment-là, et comme le dit Alizarine, le bouchon
n'attend qu'à sauter au bon moment.